Selon une étude réalisée par MeilleursAgents, une baisse de 1 % des prix de l’immobilier résidentiel en France devrait s’observer à partir de 2021. Les grandes villes comme Paris Montpellier ou Nice ne représenteront plus les locomotives du marché de l’immobilier. Est-ce à dire que les petites villes connaissent un nouvel engouement au détriment des métropoles où la densité humaine a atteint des records en même temps que les prix ? Tout porte à croire que ce mouvement est en marche. Serait-ce les prémices de l’abandon des grandes villes par les Français ?
Les grandes villes de plus en plus désertées depuis le confinement
Plusieurs études ont montré que la ville de Paris perd jusqu’à 12.000 habitants chaque année depuis un certain temps. La plupart des Français qui désertent la capitale se réfugient en province ou en périphérique du centre-ville parisien.
Ce mouvement a été fortement accéléré depuis le confinement, au mois de mars dernier. Ils sont environ 11 % de Parisiens à avoir quitté la capitale, et pour la plupart, les raisons concernent la recherche de plus d’espaces verts, confortée par l’envie d’acquérir une maison.
En effet, la maison représente désormais 59,4 % des demandes de logement, soit une évolution de 3,7 points par rapport à la même période en 2019. Il semblerait bien que l’expérience de confinement ait bousculé tous les codes de l’immobilier résidentiel tel qu’il est connu jusqu’à présent.
Selon Géraldine Rouah Zangrilli, directrice générale du groupe Archange, spécialiste de l’acquisition du développement et de la valorisation des actifs immobiliers, la demande au cours des prochains mois sera essentiellement guidée par la localisation. Celle-ci est devenue la valeur sûre pour trouver un bien immobilier, étant donné qu’elle répond au besoin de liberté des acquéreurs. Il s’agit donc d’une contrainte auquel le marché immobilier devra se plier.
Les critères d’achat ont évolué
Avec l’impact du confinement, il n’a jamais été aussi important pour les Français d’être chez eux. Les différences de cadre de vie ont été considérablement exacerbées, ce qui, bien entendu, a fait évoluer les critères d’achat sur le marché immobilier.
Si l’intérieur du bien était considéré comme l’un des critères les plus importants, l’extérieur l’est davantage désormais. Les Français ont envie d’un balcon, d’un jardin ou d’une terrasse. Les demandes les plus récurrentes concernent donc la présence d’un espace vert. Il est devenu très difficile d’imaginer qu’un jeune couple soit aujourd’hui prêt à s’endetter afin d’investir dans un bien de 40 m² en Métropole qui soit totalement dépourvue de balcon.
Ce changement dans les critères confirme la ruée vers le vert. Pour autant, cela ne veut pas dire que tous les Français installés dans les grandes villes souhaitent désormais vivre exclusivement à la campagne. La plupart des demandes de logement concernent la couronne des grandes villes, ce qui représente à peu près un périmètre d’une trentaine de kilomètres autour du centre-ville.
Pour avoir le bien de leur rêve, les Français sont prêts à faire des concessions. La demande reste forte quand bien même il s’agit de zones peu desservies par les transports en commun. Il faut dire que le télétravail y est pour beaucoup dans ce changement de paradigme. Ils sont désormais de plus en plus nombreux à envisager de rallonger la distance entre leur logement et leur lieu de travail.
L’impact sur les prix
Les changements observés au niveau de la demande sur le marché immobilier pourraient avoir un impact sur les prix des biens immobiliers. C’est le cas par exemple pour les appartements situés au rez-de-chaussée dotés de cour intérieure, autrefois boudés par les investisseurs. Il est possible d’assister à une revalorisation de leur prix par rapport à des appartements situés au troisième étage et offrant une magnifique vue sur la ville.
L’autre élément qui pourrait induire une hausse des prix concerne la progression des demandes. Celles-ci sont justifiées par le besoin des Français de déménager pour préparer l’avenir à la sortie du confinement.
